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Message par Iranh Mer 5 Aoû - 0:28

Le trouble grandissait dans son esprit depuis bien des lunes déjà. Qu’est-elle devenue. A son arrivée à Uldha, ce nouveau monde était source de milles promesses, milles espoirs, milles nouveautés. Si seulement elle s’était doutée, à l’époque, aurait-elle rebroussé chemin ? Qui sait. Une chose est certaine dans son esprit, elle s’est perdue. Pourquoi, comment, tout est si flou, incertain, comment déterminer une cause véritable dans un monde à l’opposé du sien. Un monde dans lequel rien ne semble écrit. Un monde dans lequel les croyances ancestrales semblent bien maltraitée. Un monde qui manque de repères, mais pas de guerres. Et elle dans tout ça. Elle n’était plus qu’un jouet du destin, de l’imprévue et des manipulations des grands de ce monde … ou des moins grands.

Le chemin a été si chaotique. Canonnière de fortune, puis livrée à elle-même, errant de droite et de gauche, tentant de trouver un sens à tout cela. L’apprentissage continue avec d’autres, les chevaliers. Entre croyance, dévotion et convictions. Le tout mêlé de complots, de caché et de mirages, de désarroi et de désillusions. Ce monde est si différent. Celui qui vous protège un jour vous trahi le lendemain. Celui qui semble une lumière vers la sortie du tunnel du désespoir, vous plante une dague dans le dos aussitôt passé son intérêt. Il semble que rien n’ai de valeur réelle. Le chaos dirige tout, les armes et les esprits.

Il a d’abord fallu apprendre à vivre en groupe. Respecter ceux qui pourtant ne semblent pas se rendre compte du danger qu’ils génèrent, et ne pas tuer. Pourquoi ? Timidement apprendre à faire confiance … puis se rendre compte de son erreur finalement, trompée. Rien ne tisse la toile du temps, Althyk n’est qu’un marchand de rêves, tout n’est qu’anarchie et opportunisme. Mais alors … Peut être aurait-elle dû accepter de rejoindre la protectrice, et vivre son futur dans l’harmonie, elle le méritait. Mais au lieu de cela, trompée par ses sentiments, elle a préféré tenter sa chance, ne pas avoir fuis pour rien, ne pas regretter. Mais, toutes ses pensées qui hantent son esprit … n’est-ce pas déjà l’aveu de son échec.



Le froid mordant des portes d’IshGard la laisse indifférente. Assisse sur cette tour de garde, elle ne voit plus rien, n’entend plus rien, ne ressent plus rien. Une seule chose la hante de plus en plus, elle doit savoir. Elle doit savoir si son présent et son futur ne sont pas un revers du passé. Elle doit savoir si c’était une erreur. Et pour ça … il n’existe qu’un moyen. Y retourner. Alors sans dire un mot, simplement, elle disparait dans la nuit et la tempête.



Le chemin lui avait semblé si long le jour de son départ. Peut-être a-t-elle grandie. Un sentiment de plénitude l’envahissait au fur et à mesure que son pas la mène à sa destination. La montagne semble l’attendre. La forêt et ses animaux, curieux, semblent la reconnaitre. Elle croit même entendre des murmures sur son passage. Comme si le vent qui siffle entre les branches voulait la saluer. Après tout, c’est dans cette même forêt qu’elle a fait ses preuves … ses preuves … à cette simple pensée, tout un univers enfoui remonte à la surface, elle manque d’air un instant et stop sa marche pour reprendre son souffle. Tout son corps semble comme étreint, enserrer, elle suffoque presque.

C’est bien ici, elle le sait, elle le sent au tréfonds de ses tripes. Mais ce voyage vas-t-il servir à quelque chose …
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Message par Iranh Mer 5 Aoû - 10:31

Des heures de recherche mais rien. Bien sûr elle s’y attendait un peu. Elle sait que c’est ici, qu’elle est au bon endroit. Mais elle sait aussi que la Protectrice masque la vérité au commun des mortels pour protéger son clan … Commun des mortels … elle se sent soudain un peu vexée. Instinctivement une main se porte sur son tatouage. Son choix qui paraissait le bon à l’époque, lui tire soudain une grimace. Elle se rend alors compte que si elle ne sait plus qui elle est dans son nouveau monde, elle sait aussi qui elle n’est plus dans son ancien. Et ça c’est un peu douloureux.

Après cette longue route, et toutes ces émotions auxquelles elle ne sait pas encore donner de nom véritable, elle s’endort pour la nuit, à l’abri de ces arbres qui l’ont protégée si souvent par le passé. Pourtant son sommeil est si différent. Elle s’en rend compte quand un sifflement la réveille. Un sifflement qu’elle connait si bien. Elle amorce alors une roulade sur le côté, pas assez rapide. La flèche, qui malgré son esquive traverse son épaule, lui arrache un petit cri étouffé. Lancée dans sa roulade alors que la flèche déjà se fiche profondément dans l’écorce, elle se dégage totalement, faisant par son geste passer en entier la flèche à travers son corps.

S’en suit une course poursuite à travers les arbres. D’autres sifflements se font entendre, et une estafilade apparait sur un de ses mollets. Au bout de quelques secondes à peine, elle se rend compte que le choix n’était pas le bon. Déjà sa vue se brouille, ses muscles deviennent douloureux. Pourquoi avait elle fuit, c’était si inhabituel … La voilà étendue dans la neige qui se colore lentement. Trop tard, son esprit est déjà trop embrouillé et elle n’est plus capable du moindre mouvement. Elle connait si bien les effets de ce poison. Avant de sombrer totalement, quelques mots lui parviennent.

Aller, finissons-en, la nature se chargera de la faire disparaitre.
Attend, regarde ..., on dirait … marque.
… si elle l’est … pas si facile …
… village …


Puis ses yeux se ferment pour de bon.
Se sont alors d’autres voix dont les mots lui parviennent par intermittence. L’un des protagonistes semble furieux et parle fort.

Mais pourquoi … ici. Tu aurais dû … Tu … coutumes !

L’autre semblait plutôt embarrassé.

Mais … marque … savoir …

Que veux-tu que nous … irrespect … punition !
… en faire maintenant … Protectrice … village …
Vas … plus tard.


Une porte claque. Des bruits de pas. Elle se rend compte qu’elle est dans un bâtiment, dans une petite pièce. Visiblement pas une prison, même si ses mains sont liées dans son dos avec une grosse corde. L’architecture de la pièce en question lui semble familière. Aucun doute elle est bien au village. Mais alors ceux qui l’ont poursuivie étaient des marcheurs, comment se fait il alors qu’elle soit encore en vie ! Pas le temps de se poser d’autre question, la porte de la chambre s’ouvre. Il lui est encore impossible de parler, mais elle reconnait cette silhouette instantanément.

Qu’est tu donc revenue faire ici ma nièce, tu n’aurais jamais dû, crois-moi. Mais puisque tu es là, que tu le veuille ou non, tu auras ta récompense.

A ces dernières paroles, l’homme a une sorte de rictus. Ces yeux s’illuminent d’une lueur étrange, à l’instant même où il verse le liquide d’une petite fiole dans sa blessure. Puis le noir de nouveau, envahi son esprit.
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Message par Iranh Jeu 6 Aoû - 14:26

Un nouveau réveil … de nouvelles sensations. Les muscles sont encore un peu endoloris. Probable que la dernière dose de poison était un peu forte. Mais il y a autre chose. Quelque chose d’imperceptible encore, mais de rassurant. Elle bouge un peu malgré la douleur qui rapidement s’amenuise. Pour un peu elle se sentirait bien, tout ce qui l’entoure mais qu’elle n’est pas encore capable de détailler la rassure. Etrange apaisement. Avec les secondes qui passent, les choses prennent corps au fur et à mesure qu’elle est capable de les identifier. Fraicheur, animaux, lumière, odeurs mêlées. Toutes ces choses que souvent on regroupe dans un mot, liberté.

Elle n’a pas compris tout ce qui viens de se passer, mais une chose est sûre, pour la première fois depuis son arrivée, elle se sent rassurée, paisible. Finalement, elle hésite à ouvrir les yeux tant cette sensation est agréable. Et elle sait par expérience qu’aussitôt que son environnement prendra corps à travers ses yeux, le charme sera rompu. Alors elle traine un peu, hume les parfums pour identifier les odeurs, fleurs, animaux, arbres et plantes diverses, elle les connait si bien. Les sons aussi, ils sont le cri de la vie sur cette terre gelée, le bruit du vent dans les feuillages, le grattement des rongeurs sur le sol pour chercher à manger, et tant d’autres. Elle le sait pourtant, il va falloir reprendre conscience. Alors … Une dernière grande inspiration, assez forte pour aspirer toute cette vie alentour et s’en sentir envahie, et enfin elle se décide.

Contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’est pas éblouie par la lumière du soleil, non au contraire. L’endroit est baigné d’une lumière tamisée et feutrée, douce et agréable. Elle identifie rapidement une grotte. Elle se trouve non loin de la sortie, une grande brèche dans la roche noire, taillée par les âges. L’endroit ne lui dit rien pourtant, sa mémoire ne reconnait pas cet endroit, ce qui l’étonne. Le village et tous ces environs n’ont aucun secret pour elle à des centaines de yalms à la ronde. Etrange. Un petit feu discret et timide crépite non loin, participant à sa manière aux reflets rosés sur les parois de la grotte. Les ombres dansent, dans un ballet envoutant et apaisant.

Elle se rend compte que la douleur a disparue. Se redresse et test sa stabilité. Quelques mouvements d’assouplissement lui prouvent qu’elle va bien. Elle se sent bien, reposée.

Ça fait trois jours que tu dors.

Elle sursaute un peu. La voix vient de l’entrée de la grotte. Dans le contrejour, une silhouette vient d’apparaitre. Elle ne sait pas de qui il s’agit, mais la voix est calme et presque bienveillante. Et d’ailleurs elle ne ressent pas se besoin de méfiance si fortement ancré en elle. C’est sans doute ce dernier point qui l’intrigue le plus. Jamais, de toute sa vie, elle ne s’était sentie en confiance. Par quel miracle …

J’espère que tu ne vas pas me sauter dessus et m’égorger de nouveau.

Le ton est légèrement ironique, comme si c’était une blague. Ces paroles n’ont aucun sens dans son esprit. Qui pourrait se targuer d’avoir été tué par elle, et être là pour en parler ? Comment cela pourrait être ? Pourtant elle ne détecte aucune trace de mensonge ou de tromperie dans cette voix d’homme. Il semble que depuis son retour rien ne se passe comme elle l’avait envisagé durant ses longues heures de voyage. Persuadée que ce voyage ne servirait à rien, certaine qu’elle ne reverrait rien, puisque la protectrice ne la protégeait plus. Certaine que les habitants du village, respectueux de la loi ne se montreraient pas. Et pourtant … ils l’ont attaquée, blésée, ramenée au village, droguée, mais que voulait dire toutes ces choses qui n’ont aucun sens !

Tu dois te poser un tas de questions j’imagine.


La silhouette se rapproche doucement, comme si de rien était. Et pour le moment, à part que c’est un homme, elle ne sait toujours pas de qui il s’agit. Partagée entre un sentiment de bien-être et de sécurité, et les questions qui maintenant tournent en rond dans son esprit. Après quelques instants d’incertitude, la lumière chaude du petit feu vient enfin lécher le visage de l’inconnu. Il lui faut de longues secondes pour mettre un nom sur ce visage, encore partiellement caché par les ombres. Mais quand elle y arrive, tous ces muscles se tendent et elle se met en garde, même si à main nue, tout en prononçant un mot, son premier depuis son arrivée, sur un ton calme et posé.

Aurin !
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Message par Iranh Ven 7 Aoû - 12:21

Aurin> Ah et bien … au moins tu te souviens de moi, je n’étais pas sûr …

Elle le regarde étonnée. Elle le scrute même, pour être sûre de ne pas avoir une … vision. Il s’en rend compte légèrement amusé.

Aurin> Non non tu ne rêves pas, c’est bien moi.
Iranh> Mais comment …


Puis il reprend bien vite un ton sérieux.

Aurin> Il y a tellement de chose que tu dois savoir aujourd’hui. Cela fait maintenant 3 ans que je t’attends ici. Mais je dois d’abord savoir si tu es prête à tout entendre. Au plus profond de toi.

Elle devait bien l’avouer, elle hésitait encore,  pas sur le fait de le renvoyer là d’où il n’aurait jamais dû revenir, mais plutôt sur le moment, avant ou après qui ai parlé ?

A> Iranh je te comprends crois-moi, et telle que je te connais tu te demandes à quel moment tu vas me renvoyer dans l’autre monde, mais je t’en prie il faut que tu m’écoute. Ensuite tu décideras de ce que tu dois faire.

Touchée. Elle avait oublié à quelle point ils se connaissaient bien tous les deux. Voués à se marier par obligation uniquement. Mais le temps passé ensemble leur avait permis de ce connaitre mieux. Elle rumine quelques secondes. Mais après tout. Vu les derniers évènements, sans doute est-il plus sage de savoir et de comprendre … Elle se pince à cette idée, elle ne l’aurait pas eu il y a 3 ans …

Aurin> Bien … puisque je ne suis pas déjà mort, j’en déduis que tu es prête à écouter. J’espère que tu es aussi prête à entendre.


Touchée de nouveau. Il sait employer les bons mots pour faire mouche ça c’est sûr. Et finalement, insidieusement, qui sait si une infime pointe de respect n’est pas en train de naître en elle. Alors en signe d’acceptation, elle se rassied, calmement, le regard toujours fixé sur Aurin, puis elle se détend.

Aurin> Merci, tu n’imagines même pas à quel point c’est important pour nous tous. Peut-être devrais-je commencer par la raison de ma présence. Je te confirme quand même que tu m’as effectivement bien tué, ça … c’est une certitude, et je sens encore la douleur de ta lame qui fend mon cœur en deux.
Mais alors que je quittais ce monde, elle est apparue. Oui bien sûr tu te doutes de qui je parle. La Protectrice bien sûr. J’ai eu tellement de mal à le croire … Si j’en crois les gravures anciennes que nous avons étudiées, elle avait l’apparence de Laune, la fondatrice. Imagine mon désarroi. Elle n’a prononcé que quelques mots. Elle a dit :
« Si tu l’accepte, ta pénitence sera de rester en vie dans l’ombre des tiens, et de l’attendre ».
Je dois bien t’avouer que je n’ai pas compris de quoi elle parlait. La seule chose que j’ai compris ce jour-là, c’est qu’elle m’offrait la possibilité de vivre, à condition que personne au village ne le sache. Et que je ne devais pas m’éloigner d’ici, en attendant … quelqu’un. Et j’ai accepté son offre. Il était aussi évident, vu le manque de précision, que je saurais de suite de qui elle parlait, le jour venu. Et en effet, quand j’ai sût que tu étais prisonnière au village, j’ai compris que c’était toi que j’attendais depuis ces trois longues années.


Elle reste là, immobile, à l’écouter parler. Les mots tourbillonnent dans sa tête et déjà son esprit entend les paroles. La Protectrice sait depuis le début qu’elle allait revenir. Ainsi donc notre vie serait déjà tissée à notre naissance ? Aurin a eu besoin de faire pénitence, pourquoi ? Elle était prisonnière au village, pourquoi les siens, sa propre famille la traiterait elle ainsi ? Aurin venait visiblement à peine de commencer et déjà les questions fusent dans son esprit. Lui aussi la regarde droit dans les yeux, et elle sait qu’il lit en elle, pas besoin de mots. Alors elle reste muette.

Aurin> Ecoute la suite et tu vas comprendre.
Il y a environ 10 ans, quand nous avons été désignés pour l’union, le frère de ton père est venu me voir dans la forêt. A cet âge, nous somment encore … influençables. Il m’a expliqué très calmement, que comme nous avions le même âge, nous ferions l’épreuve en même temps, et que pendant cette épreuve, il me faudrait te tuer. Pour que tu puisses aller dans le nouveau monde vivre en paix, m’a t-il dit, et ainsi t’éviter les tourments de celui-ci.


Aurin fait une petite pause. Dans son regard elle voit tellement de tristesse d’un coup, de souffrance. Comment n’avait-elle pas vu cela à l’époque. Elle se pose la question mais connait déjà la réponse. Dressée pour tuer, et c’était la meilleure. Même si elle s’en était rendue compte, … Elle reste de marbre, mais pour lui qui sait entendre les mots que l’on en prononce pas, la fissure qui viens d’apparaitre dans l’armure de la femme est bien visible. Alors qu’il s’en rend compte, il en retire une sorte de honte. Il ne mérite certainement pas sa compassion. Alors il tente de se reprendre et de cacher cette tristesse qui lui pèse depuis tant d’années.

Aurin> Et pour être certain que je n’hésiterais pas, il a aussi menacé ma famille. Tu le sais, j’aurais fait n’importe quoi pour protéger ma petite sœur.
Par la suite, pendant les 4 longues années qui ont précédées notre épreuve, il n’a cessé de se rappeler à mon bon souvenir. En grandissant, je perdais pied, il savait bien ce qu’il faisait. C’est pour cette raison que … enfin tu sais.


Cette fois il n’a pas pût prononcer les mots. Il sait que c’est superflu mais … le fait de ne pas en être capable montre un mal être grandissant. Elle de son coté, ce concentre par moment sur sa respiration pour garder la tête froide. Mais la fissure s’élargie à chaque phrase.

Iranh> Je comprends mieux les choses, est tu sûr de vouloir continuer ?
Aurin> Je n’ai vécu dans l’ombre trois longues années que pour ça Iranh.


C’est la seconde fois qu’il prononce son nom à elle. Et si 30 minutes plus tôt cela l’aurait rendue folle de rage, maintenant … Elle savait que sa question était stupide mais … Et la réponse la désarçonne un peu plus encore. Elle décide de se taire par respect.

Aurin> Je n’ai pas réussi à faire ce qu’il m’avait demandé finalement. Tu es bien plus douée que moi. Et puis au final tu as disparue. Je t’ai vue partir depuis mon recoin d’ombre. Comme ma mission était de ne rien faire qu’attendre dans l’ombre, je me suis mis à espionner le village. C’est à cette époque que j’ai appris ce que je vais te raconter maintenant.

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Message par Iranh Sam 8 Aoû - 16:00

Après tout ce qu’il venait déjà de lui dire, elle se demandait bien ce qu’il pouvait encore rester. Toute cette histoire était déjà suffisamment troublante sans besoin d’en rajouter. Pourtant Aurin semblait sur sa lancée, et rien sans doute n’aurait pût le stopper. Ce qu’elle comprenait s’il venait vraiment de passer trois longues années dans l’ombre et … seul. Après son échec face à Faelden, qu’avait-elle à perdre. Au moins elle en apprenait beaucoup sur des choses dont elle ne soupçonnait même pas l’existence. En son for intérieur, elle sait qu’il ne ment pas. Alors elle écoute sagement mais les poings serrés cet homme qui démonte sa vie passée et ses croyances les plus profondément ancrées. Car c’est bien de cela qu’il s’agit au final … trahison, assassina, complot, toutes ces choses qu’elle aurait juré sur sa vie impossible dans SON Clan !  Et elle n’était pas au bout de ses surprises. Aurin prenait son temps pour raconter la suite, ce qui n’augurait rien de bon.

Aurin> Après que tu sois partie, les 6 ont envoyés des espions pour te retrouver, à travers tout le pays connu et inconnu. Oui … ils sont 5 à comploter avec ton oncle, dont ta seconde tante, la plus virulente. Tu te doutes de leur objectif. Au bout de quelques mois … ils finirent par penser que tu avais disparue bel et bien et abandonnèrent les recherches. Morte sans doute pour une cause inconnue ou simplement par accident. Qu’importait. Leur seul souci était ta disparition définitive. Celle-ci fût officiellement annoncée par ton oncle au bout de 8 mois. Il raconta qu’un de ses « explorateur » avait retrouvé ton corps, mais qu’il lui avait été impossible de le ramener. Tout le village entra en deuil pendant de longs jours. Comme tu n’avais pas été tuée par un marcheur, il était peu probable que ton âme ait trouvé la récompense et sa vie dans l’autre monde. Je crois que c’est cela qui nous rendait tous triste.

Avec une délicatesse qui n’échappe pas à Iranh, Aurin a utilisé sciemment le mot « nous ». Est-ce une manœuvre, est-ce sincère, elle le saura bien assez tôt.

Aurin> Quelques jours plus tard …

Aurin pousse un imperceptible soupir, son regard se fait plus intense et plus doux à la fois. Outre le fait que cela n’indique que de mauvaises nouvelles, encore, elle se rend compte que jamais, jamais personne ne l’a regardée ainsi, à part ses parents. C’est troublant, et dans son état déjà … adoucie, cette simple petite chose pourrait bien finir de la sonner. Ce qui reste aussi effrayant qu’improbable à ses yeux.

Aurin> Ils ont assassiné tes parents … dans leur sommeil. Mais bien entendu ils se sont arrangés pour que cela passe pour un suicide, à cause du chagrin. Ainsi non seulement ils sont morts. Mais leur réputation ainsi que celle de ta famille est à jamais entachée de cette félonie. Si les gardes qui t’ont capturé t’avaient reconnue, ils t’auraient surement attachée à un arbre en pleine forêt après y avoir attiré quelques bêtes féroces. Ainsi déchiquetée par de vulgaires animaux … enfin tu comprends. Depuis ce jour c’est ton oncle qui dirige le clan. Bon nombre ont tenté de partir à ta recherche, ou de fuir tout simplement. Il les as tous fait chasser et tuer. A part une cousine à toi qui leur a échappé.
Iranh … à ce rythme là, le clan … bientôt ne sera plus.


Voilà qui résonnait dans sa tête comme un coup de canon. En à peine dix petites minutes, elle vient de perdre ses parents, ses croyances, son clan, sa raison de vivre en somme. Son visage reste de marbre, même si veiné de rage et de colère, imperturbable. Dans ses yeux, une tempête de feu et de foudre s’abat sur un volcan en éruption. A la voir ainsi, nul ne serait surpris de la voir foncer au village et tuer tout le monde quitte à y perdre la vie. D’ailleurs si elle pensait avoir la moindre chance de trouver le village, elle serait déjà en train de courir. Et les gouttes salées qui perlent de ses yeux n’y auraient rien changé.

Un très long silence vient peser sur cette grotte sombre. Seul le feu crépite encore de temps en temps, inconscient de ce qui se trame à un mètre de lui. Les deux ne se quittent pas des yeux. Ces trois dernières années parmi les « gens » lui ont appris ce qu’était la souffrance. Mais jamais elle n’aurait pensé que cette douleur pouvait être si puissante. A cet instant, elle aimerait disparaitre.

Soudain elle l’entend mais trop tard. Sournois. Annonciateur de mort. Implacable. Le trait vient se ficher profondément dans la poitrine de Aurin qui pourtant ne la quitte pas des yeux.
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Message par Iranh Lun 10 Aoû - 21:26

Ils s’échangent quelques pensées dans le silence, deux ou trois secondes pas plus, puis Aurin se laisse tomber sur le côté, le souffle court, incapable de bouger, et encore moins … de se battre. A cet instant, les agresseurs entrent dans le champ de vision de la mage. Encore gonflée de rage de ce qu’elle vient d’apprendre, furieuse de s’être fait surprendre, ses yeux se mettent à luire d’un rouge si intense, qu’à eux seuls sans doute ils pourraient allumer un feu.

Avec une rapidité surprenante, elle se remet debout. Déjà ses mains deviennent incandescentes et une aura rouge carmin l’entoure désormais totalement. A elle seule, elle fait danser toute la grotte. L’on y voit mieux qu’en plein jour, et les ombres projetées sur les parois imparfaites, semblent déjà torturées. Toute la grotte semble vivante.

Alors rapidement, quelques traits fusent vers la mage. Mais ceux-ci tombent en poussière avant même de l’atteindre. Les marcheurs sont des chasseurs et des tueurs extraordinairement efficaces, mais face à cette femme qui a appris le sens de la magie défendue, et dont la puissance magique est multipliée par cent, à cause de sa rage, le combat est inégal. Les quelques hommes s’en rendent compte très vite, et déjà les premiers courent vers la sortie pour fuir la furie destructrice.

Une boule de feu s’élance des mains de la mage vers l’entrée de la grotte, bien plus rapide que les jambes de ces pauvres êtres. Arrivée juste à l’entrée de la grotte, elle explose, mais pas dans toutes les directions, uniquement sur un plan vertical. Elle tisse une toile qui bloque l’entrée. Constituée de milliers de fils rouges et flamboyants. Si la situation était différente, chacun aurait pût trouver dans cette toile de feu, une beauté sans nom. L’intérieur de la grotte s’assombri légèrement. Le spectacle est irréel. Au travers de cette toile magique, irradie la lumière du soleil, découpée, semblant lancer à l’intérieur des centaines de rayons jaunâtres, comme des pics inoffensifs.

Le premier des hommes arrivé à l’entrée tente sa chance et se rue dans la toile lames en avant. Dans un cri qui ne dure qu’une seconde, il disparait totalement. Brisant de manière si éphémère le silence presque angoissant dans lequel baigne la grotte. Il ne reste rien, même pas sur le sol, corps armes et armure se sont volatilisées. Les autres voyant cela stoppent net et se regardent, interloqués, ne sachant trop que faire face à cette étonnante mais mortelle riposte.

Alors une seconde boule de feu jaillie des mains de la mage. Celle-ci se déplace plus lentement, mais au fur et à mesure qu’elle avance vers ces futures proies, elle grossie. Grossie et grossie encore. Jusqu’à finir par toucher tous les côtés de la grotte en même temps. C’est le marteau final qui vient détruire tout ce qu’il trouve sur son passage. Les assaillants se retrouvent en moins de 20 secondes, bloqués entre deux murs de mort, dans un espace qui se réduit inexorablement. Finalement les cris sont intenses mais brefs. Puis le calme revient dans la grotte. Pesant. Des assaillants il ne reste rien. Plus aucune trace.

Elle se laisse tomber aux côtés de son nouvel ami. Ou peut-être plus s’ils en avaient eu le temps, qui saurait désormais. Une chose est sûre, il ne s’en tirera pas. Alors sa main à elle cherche et trouve sa main à lui, et elle la serre, sentant monter le désespoir. Une impression de calme liée à un épuisement certain, elle se sentait complètement vidée. Magiquement et moralement. Elle a bien sentie cette minuscule flamme qui naissant en elle depuis le matin. Et maintenant tout est déjà fini. Finalement, la cruauté de ce monde est la même ici ou là-bas. Rien ne change. Lui, répond à cette main qui le soutiens dans ce moment pénible, par une légère étreinte, aussi fort qu’il en est capable, entre deux crachements carmins.

Les deux ont les yeux perdus dans le ciel de cette grotte redevenue sombre. Ils sont comme … en communion, en symbiose. Maintenant elle comprend son passé et entrevois son futur, mais sans lui, de nouveau. Alors qu'ils n'attendent plus rien que l'inexorable, devant leurs yeux, en plein milieu de la grotte, nait une petite lueur, douce. Elle grandit lentement, apaisante, rassurante. A son tour elle fait danser les ombres. C’est sans doute idiot, mais ils savent ce que c’est. Ils n’ont besoin ni de se regarder ni de se parler, la main dans la main. Et au fur et à mesure que la lueur grossie et les inondent de bienêtre, ils sentent que nait enfin ce qui aurait dû être il y a si longtemps déjà. Un lien si puissant que même ce que les autres gens appellent l’amour ne peux pas rivaliser avec. Ils prennent conscience que leur vie entière de couple se joue à cet instant précis, et qu’elle ne durera … dans cette vie … que quelques minutes.

Ils sont prêts. Au centre de la lueur un visage apparait, puis une silhouette. Mais ils savent déjà. Cette fois encore elle a pris l’apparence de Laune, la mère du clan.
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Message par Iranh Mar 11 Aoû - 22:27

Elles les regardent tout deux. Apaisante et protectrice. Eux aussi ont les yeux rivés sur elle. A tel point qu’ils ne remarquent pas le ballet lumineux qui se joue dans la grotte, flottant dans un silence presque total, orchestré par l’apparition de la Protectrice. Iranh récupère et déjà l’épuisement se dissipe. Aurin lui, a cessé de cracher, mais son état est bien loin d’être … encourageant. Leurs mains se serrent un peu plus. Puis une voix douce émerge d’on ne sait où, diffuse, volatile, même s’il n'y a aucun doute sur la source.

Laune> Aurin a fait pénitence, et le paye ici bas. Il mérite le pardon et la récompense.
Toi Iranh, tu peux lui accorder l’un et l’autre, mais il y a un prix pour chaque.
Je peux vous unir ici et maintenant pour que le pardon efface les fautes à tout jamais et les remplace par ce qui aurait dû être.
Pour sa récompense, tu sais ce qu’il faut faire, mais pour ça, tu dois redevenir un marcheur.


Les mains se serrent un peu plus, et il leur faut de longues secondes pour se tourner l’un vers l’autre, un geste qui pour chacun d’eux devient, à cet instant, un acte de foi. Leurs regards se croisent enfin. Tous les faux semblants et les mensonges volent en éclat. Lui sourit, son visage rayonne de bonheur, enfin il trouve la paix et le nouveau monde tant mérité. Elle aussi sourit, mais le long de ses lèvres coulent des rivières salées. Ils savent tout deux, ils ont compris les paroles. Maintenant il n’est plus possible de décrire les sentiments qui les envahissent tant ils sont nombreux et forts. Elle avance vers lui, doucement, et ils scellent dans un baisé ce qui n’aurait jamais dû être détruit. Leur amour.

De la silhouette émanent deux petites billes de lumière. Elles sont aussi douces et bienfaisantes que l’apparition de la Protectrice. Entre elles, on peut distinguer un fil très fin qui les unies. Les deux billes, approchent des amants avec une lenteur presque machiavélique, mais à chaque centimètre parcouru, elles deviennent plus intenses et irradient tel des larmes du soleil. Finalement, elles pénètrent les deux êtres au niveau du front, puis disparaissent. Désormais rien d’existant sur ces terres ne saurait délier ce qui vient de l’être. Et leur baisé continue de plus belle.

Iranh sent une brulure à l’œil. Elle comprend. Elle est redevenue son passé, et elle devra vivre avec dans son avenir. Lui aussi l’a senti, mais aucun des deux n’a envie d’interrompre cette union presque sauvage. Rien ne saurait les interrompre. Pas même la lame qui pénètre maintenant dans le cœur d’Aurin. Leurs yeux s’ouvrent de nouveau. Il plonge son regard dans celui de son aimée. Malgré les larmes qui troublent sa vision et coulent de manière abondantes désormais, elle peut voir un bonheur sans bornes dans ceux d’Aurin, ainsi que le reflet de son bonheur à elle. Les lèvres se séparent, et le corps d’Aurin roule délicatement sur son dos. Son visage est si empreint de bonheur qu’il rayonne encore. Illuminant celui d’Iranh, qui se tient juste au-dessus.

Laune> Vas maintenant. Il t’attend désormais, heureux. Puisque tu as accepté de pardonner, et de me servir de nouveau, je te fais deux promesses. Jamais aucun être humain ne trouvera cet endroit à l’avenir, pas même toi. Et je te promets aussi que de votre amour naitra la vie. Part en paix.

Quelques heures plus tard, ses pas battent le sol encore humide de la forêt. Les sons et les lumières enchantent son cœur. Une nouvelle vie. Elle part pour une nouvelle vie. Mais cette fois, elle sait qui elle est, et qui elle deviendra un jour … qu’importe le temps, il n’est qu’un masque.

Tout commence …
Iranh
Iranh
Cheveux verts, mèche rose

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